Je t’ai longtemps ignoré, je t’ai longtemps maltraité. Mais tu m’as toujours épaulé. Je t’ai longtemps diminué, je t’ai longtemps abaissé. Mais tu m’as toujours porté. Je t’ai longtemps accusé, je t’ai longtemps jugé. Mais tu m’as toujours accompagné. Je t’ai longtemps évité, je t’ai longtemps caché. Mais tu m’as toujours aimé. D’où tiens-tu cette force, cette stabilité, à t’accrocher à moi, l’aveuglé ? Alors j’ai cherché, pendant longtemps cherché. Aveuglé par l’attente, je n’ai su te trouver. Tu as dû t’amuser, tu as dû rigoler. Cet aveuglé, longtemps, il pourra chercher, raisonner. Je me suis fatigué, je me suis essoufflé. A trop vouloir de toi, j’ai abandonné. C’est un matin, ou je n’attendais rien, que nos regards se sont croisés. Quand tu m’as regardé, j’ai commencé à t’aimer. Quand je t’ai aimé, tu m’as éveillé. Quand tu m’as éveillé, je me suis aimé. Ainsi commence notre histoire, ainsi commence nos plaisirs. Ainsi commence nos joies, ainsi commence nos désirs. Je ne te quitterai plus, je ne te fuirai plus. Je ne t’ignore plus, je ne te maltraite plus. Grâce à toi, mon corps, je me suis révélé. Texte écrit par Rodolphe Berchon
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